Foncier et stockage par batteries : les nouveaux maillons du réseau électrique

À mesure que la production électrique se décentralise, les enjeux d’espace se précisent.

Un bouleversement du modèle énergétique

Alors que la Suisse progresse vers ses objectifs de neutralité climatique, la transition énergétique impose un bouleversement profond de la manière dont l’électricité est produite, transportée et consommée. 

Le précédent modèle reposait sur : 

🏭 Quelques grandes centrales (nucléaires ou hydrauliques)

📈    Une production continue et prévisible 

🧭     Un réseau électrique hiérarchisé et centralisé

➡️ Ce modèle est aujourd’hui mis à mal par l’essor des énergies renouvelables, notamment le photovoltaïque, qui injecte de l’électricité par à-coups, au gré du soleil, souvent en décalage avec la consommation.

Un équilibre réseau de plus en plus délicat

Ce désalignement entre production et usage complexifie fortement l’équilibrage du réseau. Maintenir une fréquence stable à 50 Hz — condition indispensable à la sécurité de l’approvisionnement — devient un exercice de haute précision. Les ressources renouvelables, aussi vertueuses soient-elles, n’offrent pas la régularité d’une centrale thermique ou hydraulique :

Les pics et creux de production compliquent l’équilibrage

 🌬️ Les renouvelables n’offrent ni constance ni inertie

 🔄 Chaque déséquilibre impacte l’ensemble du réseau en temps réel

Et comme l’électricité ne se stocke pas naturellement, tout excès ou déficit se répercute immédiatement sur l’ensemble du système.

Des batteries pour amortir un réseau plus instable

C’est ici que les systèmes de stockage par batteries — ou BESS (Battery Energy Storage Systems) — prennent toute leur importance.

✔️ Absorption des excédents
✔️ Restitution en période de pic
✔️ Réactivité à l’échelle de la seconde
✔️ Participation à la régulation de fréquence

Dans ce contexte, les BESS deviennent des infrastructures clés : elles assurent la stabilité du système et permettent d’intégrer davantage de renouvelable.

Mais cette solution technique se heurte à une réalité bien connue en Suisse : l’accès au foncier. Installer des batteries à l’échelle industrielle requiert de l’espace. Des surfaces accessibles, raccordables, sécurisables… et disponibles. 

Or, la pression sur le sol est forte :

🏙️ Densité urbaine

🌾 Terres agricoles protégées

🏞️ Paysages contraints

Des terrains inutilisés peuvent devenir à fort enjeux

La production s’est décentralisée. Le stockage doit suivre.

Pour absorber les fluctuations locales et soutenir un réseau plus fragmenté, il faut pouvoir stocker au plus près des points d’injection. Cela suppose une chose : de l’espace.

🎯 Le foncier, encore rarement envisagé comme paramètre énergétique, s’impose désormais comme un levier technique.

Non plus seulement une contrainte d’aménagement, mais une condition concrète de la transition énergétique.

Conclusion

De simples surfaces oubliées deviennent des supports d’infrastructure stratégique.

Pourtant, une autre lecture du territoire est possible. Partout, il existe des surfaces sous-utilisées :

🧩 Friches

🚗 Parkings sous-utilisés

🏭 Arrière-zones industrielles

📦 Même 20 m² derrière un entrepôt…

Ces espaces changent de statut : d’espaces délaissés, ils deviennent co-acteurs de la transition et support d’infrastructures stratégiques. 

💰 À mesure que la production devient plus décentralisée le besoin de stockage localisé augmente. Et avec lui, la valeur stratégique de ces parcelles, même modestes.

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